Une aventure complète de super-héros gaulois: la légende de Captain France contre l'Homme-Chaudière
Captain France
contre l’Homme-Chaudière : un conte rythmé
Gérard Nobrère se réveilla. Une
idée avait tonné dans sa chambre, et cela l'avait sorti du sommeil. « Et si on
réparait les gens comme des chaudières ? Leur espérance de vie en serait
allongée. La République en serait bénie. Oui ! »
Aussitôt Gérard Nobrère se rendit
à son laboratoire. Se prenant lui-même comme cobaye, il mêla sa chair à la
fonte, et devint naturellement revêtu d'un exosquelette qui le rendait très
fort et très intelligent, en plus d'immortel. Il sortit dans la rue, exalté et
riant.
Bientôt il entra dans une banque,
exigeant l'argent. On le lui donna. Puis il entra dans un ministère, exigeant
un poste. On le lui donna. Toutefois en secret un balayeur accablé, du nom de
Mamadou Diallo, invoqua l'esprit de la France : il l'aimait si profondément, si
purement !
Dans les sombres couloirs oubliés
du ministère labyrinthique, une clarté apparut, douce et rayonnante. Dedans, un
homme : sur lui, le drapeau français, mouvant et vivant, brillant et chatoyant,
lui faisait un costume. Il était comme la personnification animée du drapeau.
Aussitôt, ému, Mamadou Diallo
s'agenouilla, et remercia les forces positives de l'univers, d'avoir envoyé ce
héros. Car il le reconnut, il ne tarda pas à le reconnaître : c'était Captain France
! Souvent il lui était apparu quand petit il chantait la Marseillaise à
Dakar.
Captain France, doux et souriant,
releva Mamadou, et lui dit de ne pas s'inquiéter, qu'il n'était pas le fils
d'Iblis, mais bien un envoyé de la sphère extraterrestre qui brille autour de
la Terre. Et aussitôt il se souleva du sol et commença à voler dans les
couloirs.
Il était comme un vivant éclair
coloré qui laissait derrière lui des bandes de couleurs, et des étincelles
virevoltantes. Bientôt il arriva dans le bureau qu'on avait donné à
l'Homme-Chaudière. Le face à face fut terrible. Il dura longtemps. Le combat fut
féroce.
Des murs s'écroulèrent, et pour
cacher ce qui se tramait vraiment et que d'ailleurs la police ne comprenait
pas, le chargé de communication du gouvernement affirma qu'une armée terroriste
venue d'un lointain pays oriental attaquait la France. Rien de vrai, mais bon.
Finalement Captain France eut
raison de son adversaire, et l'arracha aux ruines provoquées par leur combat,
l'emmenant dans une prison inconnue, située sur la Lune. L'Homme-Chaudière,
protégé par son scaphandre en fonte, fut plutôt content de visiter l'espace.
Il en avait toujours rêvé. Il
regardait les étoiles, tout ébloui, et ne comprenait pas qui étaient les gens
qui les arboraient au front comme des joyaux tout brillants. Car hors de
l'atmosphère terrestre, les choses apparaissent différemment. Les naïfs ne
comprennent plus rien.
Finalement il se calma, devint un
peu timbré, il chantait des berceuses que lui avait chantées sa maman quand il
était bébé, avec le Père Noël, des anges, des elfes, ce genre de choses. On le
laissait faire, attendant que sa raison dérangée ne se réveille à la clarté
pure.
Quant à Captain France, il alla
voir sa fiancée, la belle Liberty Cherry, fille de Marianne La Fey, et de sa
science lunaire elle le soigna de ses plaies, lui remit les os en place. Car
plusieurs avaient été brisés, durant sa bagarre avec l'Homme-Chaudière. Il se
rétablit.
Dès qu'il le put il fit l'amour
avec Liberty Cherry, et tous deux eurent beaucoup de plaisir, des comètes en
naissaient, sur l'orbe lunaire. Les anges chantaient, les elfes dansaient, tout
le monde se réjouissait. Bientôt Liberty fut enceinte, et Captain France sauta
de joie.
Dix lunes plus tard (de préférence à neuf mois), un nouvel être en naquit, portant en lui l'esprit d'une étoile chatoyante. Il était beau, lumineux, pur. Il grandit, et devint un nouveau super-héros, appelé l'Homme-Coq, Gardien de la République. Mais c'est une autre histoire.
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