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Showing posts from July, 2024

La littérature de Savoie est-elle une niche ? Réflexions sur la réceptivité universitaire d'une tradition en marge

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A l'époque où je cherchais un poste de professeur dans une université américaine pour y enseigner la langue et la littérature françaises, comme j’ai surtout travaillé sur la littérature de la Savoie, que je le mettais en avant et que ma quête n’était guère fructueuse, je me suis entendu dire que ce sujet était à l’excès une niche. Ce qui avait au départ paru merveilleux, une littérature fondée sur le catholicisme imaginatif de François de Sales, a finalement reçu les marques de dédain ordinaires, justifiées ou non. Sans doute, les universités américaines attendent plutôt d’un professeur de français qu’il connaisse les choses célèbres, les choses représentatives – et même, je dirais, politiquement représentatives : la philosophie des Lumières, par exemple, ou l’Existentialisme, la French Theory , Roland Barthes et Michel Foucauld, et ainsi de suite. Essentiellement, donc, des aspects de l’intellectualisme progressiste par lequel la France est connue à l’étranger. On n’attendait p...

Une élégie pour mes chats

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J'ai vécu en couple à Toulouse, et nous avions pris deux chats siamois, que nous chérissions. Mais ma chère épouse est partie avec les deux dans son pays natal, les Etats-Unis, malgré mon souhait d'en garder un, le premier-né, que j'avais séduit dans le refuge où nous l'avions trouvé. Dès que je l'ai pris il s'est blotti contre moi, il semblait m'aimer, il y avait entre nous une complicité de mâle, je pense, une affinité de caractère. J'ai ensuite passé beaucoup de temps à l'éduquer, car il était batailleur, il aimait attaquer, et était apparemment mécontent d'avoir été sorti des bois pyrénéens pour être installé dans un appartement.  N ous avons pris ensuite un autre chat siamois, peureux et craintif, et qui, au contraire, tendait à me fuir, à avoir peur de ma voix mâle et de ma taille importante, qui se réfugiait dans la douceur de ma chère et tendre épouse. Je m'effaçais, souvent, pour l'apaiser, laissant faire celle-ci lorsqu'il f...